Le trou des halles Le quartier des Halles accueillait le principal marché de Paris depuis le Moyen-Âge. En 1851, l'architecte Baltard construisit ses fameuses halles de fer en forme de parapluie qui abritèrent le marché de gros de la capitale jusqu'aux années 1960.
En 1969, la vétusté et l'encombrement du marché provoqua son transfert à Rungis, à 15 km au sud de Paris, et les 10 pavillons furent détruits, malgré les protestations des spécialistes et de l'opinion.
Pendant dix ans le trou des Halles resta béant, faisant l'objet de multiples projets souvent futuristes, tandis que se construisait l'immense station de Châtelet-les Halles.
Aujourd'hui, ce faisceau de trois lignes de RER fait du Forum une sorte d'entrée dans Paris... Cette vaste galerie marchande construite en 1979 sur quatre niveaux est le cadre d'une animation permanente de flâneurs, de badauds, de consommateurs…
Complément Le mot a été popularisé par Rostand dans Cyrano de Bergerac avec le titre de sa ballade en vers (I,4, v404) : Ballade du duel qu'en l'hôtel Bourguignon
Monsieur de Cyrano eut avec un bélître
... qui rime plus loin avec "c'est le titre"
Bellâtre Bel homme fat et niais Le Petit Robert.
La terminaison -âtre a toujours eu quelque chose de péjoratif, de verdâtre pour un vert pas franc à marâtre, pour une belle-mère peu aimable.
Ici, la rime interne "bellâtre-bélître", avec ses deux accents circonflexes, arrive à suggérer la bêtise bégayante et prétentieuse des culturistes et autres Apollons de plage.
La Villette C'est sur la commune de La Villette (aujourd'hui, XIXème arrondissement) que pendant un siècle, jusqu'en 1980, se trouvaient les abattoirs de Paris, où des costauds trimballaient sur leur dos des quartiers de boeuf.
Le costaud Ici Brassens ne râle pas contre un bourgeois, un croquant, qui se sert de ses richesses pour le déposséder de sa belle, comme dans beaucoup de chansons (Le Père Noël et la petite fille, Gastibelza, l'homme à la carabine, Les ricochets et bien d'autres) mais contre un gros musclé de plage, engeance tout aussi détestable mais moins porteuse de sens, semble-t-il.
Supplique pour être enterré à la plage de Sète "Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus
Creusez si c'est possible un petit trou moelleux
Une bonne petite niche..."
Nini se moque de la Supplique pour être enterré à la plage de Sète. Par sa bouche, GB tourne en dérision une de ses plus belles chansons. Morale: il ne faut jamais se prendre au sérieux, surtout quand on parle de la mort ou qu'on fait son testament.
Complément Brassens n'hésite jamais à pratiquer l'autodérision. Lorsqu'il raille le chauvinisme dans La ballade des gens qui sont nés quelque part, il cite en passant sa bonne vieille ville de Sète, histoire de rappeler que lui-même... Qu'ils sortent de Paris, ou de Rome, ou de Sète [...] Ils s'en flattent, mazette!
Morfondu de chagrin On pourrait croire, à première lecture, que GB a laissé passer un pléonasme : être morfondu, aujourd'hui, c'est avoir du chagrin. Mais le Robert nous dit que le premier sens (littéraire) de morfondu c'est "transi, glacé".
Complément La vague qui balaie tout est un thème que Brassens a merveilleusement exploité et développé dans Les châteaux de sable : Elle causa plus de ravages,
De dégâts qu'un raz-de-marée
Le sceau On l'a compris, le sceau, qui est le plus souvent l'empreinte d'une chevalière dans de la cire chaude, c'est ici l'empreinte des sphères postérieures de Nini dans le sable.
Grain par grain Tel ces amoureux d'antan qui gardaient, fétichistes, le foulard ou le gant de la belle (car il avait touché sa peau !), GB se propose d'emporter grain par grain le sable où elle a posé son derrière.
C'est se moquer gentiment du fétichisme (on y tombe tous un jour ou l'autre), mais il y a aussi quelque chose de presque tragique dans cette empreinte disparue. Rappelons-nous les Feuilles Mortes : "La mer efface sur le sable - les pas des amants désunis."