Brassens et Puppchen Au début des années 1950, Brassens rencontre une jeune femme née en Estonie, Joha Heiman, surnommée Puppchen : un amour au départ quasi-clandestin (Joha est mariée, et son mariage se disloque) mais qui va durer jusqu'à la mort de Georges, pendant plus de 30 ans, d'une façon assez particulière.
Louis-Jean Calvet, dans sa biographie de Brassens, nous raconte qu'"ils vivront une vie commune séparée, chacun chez soi mais toujours ensemble. Chacun en effet a son appartement. Georges téléphone tous les jours à Joha qui passe le voir fréquemment; elle ira avec lui dans sa maison de campagne à Crespières puis à Lézardrieux, elle le suivra en tournée, toujours là, toujours dans les coulisses, veillant à tout. Mais en même temps, chacun gardera ainsi sa distance, sa liberté."(L-J. Calvet, Georges Brassens)
Brassens pouvait-il rendre un plus bel hommage à Puppchen en chantant La non-demande en mariage, symbole de cet amour sans entraves ? [contact auteur : Kamal A.] - [compléter cette analyse]
Complément Ma mie:
terme littéraire ancien. En utilisant ce mot, GB joue sur la dualité entre la distance temporelle du terme et le rapport intime avec son amie; entre la liberté et l'amour. [contact auteur : Sylvain L.]
Métrique, prosodie Les six vers du refrain constituent deux alexandrins coupés en trois (trimètres) avec des rimes internes. Cela rappelle une autre expérimentation rythmique très audacieuse et savante à la fois : celle dans Le vin (voir une note à cet endroit) [contact auteur : Alexandre P.] - [compléter cette analyse]
De de dé GB met l'accent sur les syllabes "de" "de" "dé" pour souligner l'idée du couple. Ou comment la forme rejoint finement le fond... [contact auteur : Alex L.] - [compléter cette analyse]
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Antithèse Derrière les décors, on peut croire voir une antithèse avec "graver les noms sur un arbre". Dans son interview avec Philippe Nemo, Brassens dit bien que cette chanson concerne la "cohabitation", car "le mariage n'est rien". Le fond sentimental de cette chanson n'est pas moins vrai pour la cohabitation hors mariage, le PACS ou toute autre organisation de cohabitation existante ou encore à venir. [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Graver sur un parchemin Le verbe "graver" est là pour marquer le caractère définitif de la signature. Car, au sens propre, on écrit sur un parchemin et on grave le métal ou la pierre, comme dans le v.15 de L'andropause : Ils gravent sur mon mur en style lapidaire [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Alexandrin ? Au contraire de la première partie du refrain, Brassens chante d'un seul tenant ces trois vers, ce qui en fait de fait un alexandrin, comme si le vers canonique était le plus approprié pour exprimer cette sentence.
A propos des jeux de rimes internes, il s'agit là d'un cas d'école : si l'on en fait un alexandrin, les deux mesures de chaque hémistiche riment entre elles ("gravons" avec "nos noms" et "au bas d'un" avec "parchemin"), et l'on peut conserver la diction en trimètre avec la rime entre "pas" et "bas" [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
Clinquante allitération queux...Qui...coeurs....queux
Des sonorités qui laissent entendre les entrechoquement des casseroles avant que le mot apparaisse. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Lèchefrite (de lèche, et ancien français "froie" = frotte) : ustensile de cuisine placé sous la broche ou le gril pour recevoir le jus et la graisse d'une pièce de viande mise à rôtir Larousse [contact auteur] - [compléter cette analyse]
A aucun prix Les expressions équivalentes "en aucun cas" "d'aucune manière" "d'aucune façon" ne manquent pas. Mais à mon sens Brassens n'a pas choisi le mot "prix" au hasard, on pourrait l'entendre ici comme le prix marchand de l'alliance, soulignant le matérialisme et la symbolique à deux sous dont font preuve les mariés. [contact auteur : Yann Nüssbaum] - [compléter cette analyse]
La marguerite dans le pot-au-feu La même idée est exprimée dans Pénélope, mais vue "côté jardin", dans l'expression "mettre La marguerite au jardin potager = introduire la poésie dans la vie quotidienne.
Mais toujours sans mettre son nom au bas d'un parchemin. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Mélusine Personnage d'un roman du XIVième siècle de Jean d'Arras, Mélusine est une fée qui après s'être fait jeter un mauvais sort, se changeait en sirène tous les samedis. Ce secret ne devait être connu de personne afin qu'elle puisse garder son apparence humaine pendant les autres jours de la semaine. Elle demanda donc à son futur époux, Raymondin, de ne jamais chercher à connaître ses origines et de ne jamais la voir les samedis. [contact auteur : Éric G.] - [compléter cette analyse]
Complément En faisant référence à Mélusine, Brassens indique que selon lui, l'amour ne peut durer qu'en respectant le jardin secret de l'autre, sans doute la raison pour laquelle ils avaient fait le choix, avec sa compagne, de vivre séparément. [contact auteur]
Livre de cuisine Ce passage rejoint l'idée déjà entamée plus haut quand Brassens dit: "Vénus [...] perd son latin devant la lèche-frite" => l'amour pâlit, s'affaiblit, dans la routine de la vie quotidienne, routine de préparer la cuisine par exemple. [contact auteur : T J.] - [compléter cette analyse]
Pomme Nouvelle variation sur les stéréotypes du sentiment amoureux, ici la pomme qu'Eve tend à Adam dans le jardin d'Eden, souvent assimilée au péché de chair. [contact auteur : Philippe L.] - [compléter cette analyse]
Cuite Double sens : elle est littéralement cuite si elle a été réduite en confiture, mais aussi elle est cuite au sens de "elle est fichue". [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
La dame de mes pensées C'est un des clichés que Don Quichotte emploie pour désigner Dulcinée. Cliché qui viendrait des coutumes de la chevalerie : l'aspirant chevalier pouvait fort bien dédier ses tournois et autres hauts faits à une "dame de ses pensées" avec laquelle il n'avait qu'une relation platonique, pour la bonne raison qu'elle était souvent déjà mariée. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]