Allusion On peut y voir aussi une allusion à Diogène-le-cynique, philosophe contemporain de Platon, qui vivait à l'écart de la place publique, dans son tonneau [contact auteur : Denis Vanessa] - [compléter cette analyse]
Complément En fait, le tonneau est une invention gauloise, et Diogène ne vivait certainement pas dans un tonneau. Par contre, l'allusion à Diogène est manifeste en particulier au vers 88. [contact auteur : Gabriel B.]
Références littéraires De toute évidence, ces quatre adjectifs contiennent des références à des textes littéraires majeurs : "contemplatif" rappelle le recueil de Victor Hugo Les Contemplations, Nerval dit "Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé" et le poète latin Virgile est l'auteur des Bucoliques.
Il s'agit donc pour Brassens de se placer en héritier d'une vaste tradition littéraire qui consiste à faire du poète une figure à part de l'agitation sociale. [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
La rançon de la gloire La gloire a un prix, sinon une rançon, consistant souvent à étaler sur la voie publique (via les médias) les moindres détails de sa vie. Le protagoniste (ce texte n'est pas forcément autobiographique) déclare ici avoir toujours refusé de payer ce prix. [contact auteur : Victor Pérez] - [compléter cette analyse]
Dormir sur ses lauriers S'endormir (figurativement) après une victoire (dont le symbole était la couronne de lauriers lors des premiers Jeux Olympiques en Grèce, et pendant le "triomphe" des empereurs romains). Et donc, manquer de vigilance ou de constance dans le long terme à cause d'un succès initial. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Modestie L'expression originale est "dormir sur ses lauriers".
Le terme de "brin", en ce qu'il évoque une fine brindille de laurier et non une couronne, nous éclaire si besoin était sur la modestie de GB. [contact auteur : Philippe S.] - [compléter cette analyse]
Complément On notera la combinaison de deux expressions populaires "s'endormir sur ses lauriers" et "dormir comme un loir", qui témoigne une volonté de jouer avec les références partagées par tous. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Complément Sans compter une certaine ironie : le "brin" de laurier s'utilise généralement en cuisine, avec le thym et le basilic, alors que la couronne de laurier est réservée aux champions olympiques et aux généraux vainqueurs. [contact auteur : Henri T.]
A propos Ce vers semble faire référence à sa maison de disque (Philips) qui lui demanda de faire plus de publicité. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Rendre des comptes En général on rend des comptes à un supérieur, ou à quelqu'un qui a des droits sur vous... GB signifiait peut-être ainsi que "les conseilleurs" (qui ne sont pas les payeurs) pensaient qu'il devait des comptes à "l'homme de la rue" donc que "l'homme de la rue" avait des droits sur lui. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Mythologie Jeu très complexe de Brassens sur "la Renommée" dans le sens de "FAMA" (jouant la double trompette) et le sens de "réputation, opinion que se forme le public d'une personne ou d'une chose" (GDU LAROUSSE 1876).
Ce même dictionnaire dit à propos de la Renommée : Sur les monuments modernes peints, sculptés ou gravés, elle est ordinairement représentée par une femme ailée ayant sa robe retroussée et tenant un clairon ou une double trompette. [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Complément Si je me souviens bien de ma première version latine, "fama" désigne également "le bruit qui court", la "rumeur" ; ce qui correspond parfaitement au phénomène décrit par Brassens. [contact auteur]
Trompettes de la Renommée Pour ma part, j'ai toujours vu dans cette expression un jeu de mots avec les "Trompes de Fallope" (partir de l'organe reproducteur de la femme) et donc une certaine incitation à la "prostitution", dans son sens figuré, c'est-à-dire "se vendre". (cf. commentaire sur le 5e vers) [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
Embouchure Les trompettes, trombones, cors et autres "cuivres" se jouent à l'aide d'une embouchure amovible. Emboucher un clairon, c'est le porter à ses lèvres pour en jouer.
Le jeu de mots ici vient de ce qu'être "mal embouché" signifie parler grossièrement. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Je vois plutôt ici une référence au porteur (Georges) de cette renommée c'est-à-dire que Brassens était une bien mauvaise personne pour apprécier et alimenter celle-ci [contact auteur : Simon L. Bouchard]
Stupre & fornication Le mot stupre, du latin "stuprum" (débauche) aurait été employé pour la première fois par Voltaire.
La fornication, du latin "fornix" (prostituée), c'est, selon l'Église, le fait de baiser en dehors du mariage ou même dans le mariage si l'on baise dans le seul but de prendre du plaisir, en utilisant des contraceptifs par exemple. Péché mortel !!! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Le fornix des romains était en fait une sorte de halle formée d'arcades (fornix au premier sens), sous lesquelles se tenaient aussi des prostituées.
Ainsi, "fornicare" signifiait "faire l'amour sous les arcades", avec celles qui s'y tenaient. [contact auteur : Jean-pierre Delhon]
Complément Il existe en portugais le verbe "Estuprar" qui vient du latin stuprare : c'est le fait contraindre quelqu'un à avoir des relations sexuelles en utilisant la violence physique. Estruprar c'est violer quelqu'un. [contact auteur : Jean Molière Elarion]
De l'art de la provoc' Je ne sais plus comment s'appelle cette figure de réthorique qui consiste à dire qu'on ne veut parler d'une certaine chose pour mieux souligner qu'on va faire acte de débalage... Du genre " je n'ai pas besoin bien sûr de vous rappeler que patati et patata et patata...". Et ainsi, GB, se récriant de manquer à la pudeur la plus élémentaire pour satisfaire aux besoins de la cause publicitaire, nous tourne une jolie petite chanson, nous donnant matière à jouer de nos cent bouches, nos cent yeux pétillant de complaisance... et ce "je plonge dans le stupre et la fornication" n'est qu'une mise en bouche de ces divines trompettes, puisque nous apprenons ensuite que de nous le plus vertueux (des "Pénélopes", marquises et catéchumènes) s'adonne aussi aux joies de la gaudriole.
Je crois que Georges partageait un peu nos vilains penchants de commère et aimait bien donner à claironner... mais, avec élégance. [contact auteur : Patrice Deschaseaux] - [compléter cette analyse]
Pénélopes Dans l'Odyssée d'Homère, Pénélope attend sans cesse Ulysse son mari, sans céder aux avances de ses prétendants. Elle est donc devenue le symbole de la fidélité (par opposition à salopes) [contact auteur : Hyacinthe R.] - [compléter cette analyse]
Me r'gard'ront de travers On ne peut pas ne pas penser qu'il a des aventures avec les femmes de ses amis. Toujours beaucoup de succès. Sachant que ce sont ses amis on peut penser que ce sont elles qui viennent à lui, comme dans beaucoup d'autres chansons. [contact auteur : Samuel S.] - [compléter cette analyse]
Modestie Comme dans Les radis et Le modeste, ce mot ne fait pas référence à l'humilité (ce qui, dans le contexte, laisserait entendre au contraire que le narrateur se vante de ses parties génitales, puisque c'est par "modestie" qu'il ne les montre pas !), mais à la pudeur, acception plus ancienne du terme qui donne toute sa mesure à l'ironie de Brassens : ne pas montrer ses parties relève d'une pudeur maladive [contact auteur : Damien Bois] - [compléter cette analyse]
Coeur et sexe Il est intéressant de constater que le couplet sur l'exhibition des parties intimes suit directement celui sur la révélation du couple, comme pour mettre sur le même plans ces deux entreprises. On peut penser à l'équivalence établie dans Le modeste : Selon lui mettre en plein soleil
Son coeur ou son cul c'est pareil [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
Battre le tambour Expression rappelant la fonction du garde-champêtre qui, dans les villages, surtout au temps où peu de gens savaient lire, rassemblait, par des roulements de tambour, les habitants d'un quartier pour transmettre les arrêtés du Maire.
D'où le sens de : faire du tapage pour se faire remarquer et attirer les gens à soi. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Saint Sacrement C'est l'hostie consacrée et donc le Corps du Christ que, lors de certaines cérémonies, le prêtre (plutôt que l'enfant de choeur) portait à bout de bras dans un ostensoir (cf. ostensiblement au vers précédent). L'ostensoir était un truc ouvragé et doré, en forme de soleil, avec l'hostie au centre, et un pied pour le porter et le poser sur l'autel ou le reposoir. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Il faut ajouter qu'il s'agit d'une des erreurs de Brassens concernant la religion catholique. En fait, jamais un enfant de choeur n'a eu le droit de porter l'ostensoir du St-Sacrement (c'est-à-dire contenant une hostie consacrée), ce privilège étant réservé au prêtre. Les enfants de choeur portent éventuellement un encensoir (qui contient de l'encens allumé). [contact auteur : Gérard Lenne]
Complément Cette erreur fort peu catholique n'est pas sans rappeler un couplet de Fernande dans lequel le séminariste est "à genoux SUR son reposoir". [contact auteur : Sylvain B.]
Complément Hypothèse : cette erreur est peut-être volontaire et signifierait quelque chose comme "tout cela a aussi peu de chances d'arriver qu'un enfant de choeur portant un saint sacrement". [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Aucune erreur Un enfant de choeur peut en effet assister le prêtre et porter ostensiblement un calice. Il suffit pour cela que le prêtre, au travers de quelques simagrées, lui octroie ce droit.
Par ailleurs, l'enfant de choeur porte ostensiblement le calice et la coupelle à hosties lorsqu'il les apporte au prêtre. [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
Femme du monde Ayant récemment assisté à un concert de Joël Favreau qui fut le guitariste de Georges pendant des années, j'ai eu la surprise de l'entendre évoquer Brigitte Bardot comme destinatrice de ce vers. Le doute est permis mais il est pourtant bien renseigné... [contact auteur : Salmon Clément] - [compléter cette analyse]
Zeugmes Le couplet contient deux zeugmes :
- le premier vers : une femme du monde, et qui souvent me laisse
- l'avant-dernier : en criant sur les toits et sur l'air des lampions [contact auteur : Julien U.] - [compléter cette analyse]
Complément De mon temps on disait zeugma, et l'exemple classique était celui du grenadier qui avait été blessé à Austerlitz, à la fesse gauche et à l'improviste. [contact auteur : Henri T.]
Quatre voluptés Jeu de mots sur "quatre volontés". Laisser faire à quelqu'un ses quatre volontés, c'est lui donner carte blanche.
Les quartiers de noblesse, à l'origine, sont les titres dont on a hérité. Le blason, divisé en quatre, pouvait indiquer qu'on avait quatre quartiers de noblesse parce que vos quatre grands parents étaient nobles. La totale, quoi.
Mais le mot quartier (de viande) étant aussi utilisé en boucherie-charcuterie, ce qui peut venir à l'esprit ici, vu le contexte, c'est plutôt une partie de jambons. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Peut-on penser également à un autre sens de quartiers, mis pour "appartements" (sens dont on trouve trace aujourd'hui dans des expressions du type "quartier général", "quartier à haute sécurité") ? Concernant la partie de jambons, j'ajoute que la préposition "dans" suggère fortement que les quartiers en question sont pénétrés. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Complément Ne dit-on pas aussi "roturier de bas étage" en opposition à "quartiers d'noblesse". Vrai que les nobles étaient de véritables parasites! Belle tambouille littéraire et historique de la part de Brassens. [contact auteur : Karim Saïah]
Complément Plutot que de "tambouille littéraire et historique", je parlerais plutôt de jeu plaisant et grivois sur les expressions consacrées historiquement. L'important ici est surtout la mise en place à mots couverts du comique de personnage qui explosera au vers final du couplet. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
L'air des lampions "Des lampions, des lampions" : c'était le cri du peuple en 1848 pour réclamer un meilleur éclairage des rues. Trois syllabes répétées sur trois notes semblables. Depuis, c'est toujours sur l'air des lampions qu'on réclame soit le lever du rideau au théâtre : "Com-men-cez, com-men-cez...", soit tout autre chose, en désignant ce que l'on désire par trois syllabes. [contact auteur : Carlo P.] - [compléter cette analyse]
Aimé Duval Fils d'un cultivateur vosgien du Val d'Ajol, Aimé Duval est entré dans la compagnie de Jésus à 18 ans. Comme la plupart de ses collègues, il a fait des études supérieures de philosophie et de théologie.
Pour exercer son apostolat jésuite de mission populaire, Aimé Duval est devenu un chanteur à succès, mondialement connu, à l'affiche des mêmes music-halls que Bécaud et Brassens dans les années soixante. Georges Brassens, en mettant en scène dans ses chansons celui qu'il appelle la « calotte chantante », ne cache pas son estime et sa sympathie pour cet adversaire en poésie. Renseignements trouvés sur le site du Républicain Lorrain [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Catéchumène Dans l'album studio, GB fait une faute de prononciation sur ce mot (le "ch" doit se prononcer "k"), faute corrigée sur scène. [contact auteur : Alex L.] - [compléter cette analyse]
Catéchumène Oncle Georges se plante, là. Le catéchumène est celui qui va au catéchisme, qui étudie pour se préparer au baptème. Le Père Duval n'était plus catéchumène depuis longtemps, mais il était certainement, à sa façon, catéchiste.
Je soupçonne GB de n'avoir pas su résister au plaisir de faire rimer catéchumène avec énergumène. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Merde et amen On peut voir là une perfidie supplémentaire de GB qui prononce d'abord "merde" (qui symbolise un langage vulgaire) et ensuite "amen" (qui symbolise le langage de l'église), et bien dans cet ordre, comme si le Père Duval répondait "amen" à la grossièreté que GB vient de proférer... [contact auteur : Renè C.] - [compléter cette analyse]
Merde et amen D'un point de vue strictement linguistique, ces deux mots sont mis sur un pied d'égalité... en coexistence pacifique dans un contexte laïque. [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
En accord avec lui Allusion aux pratiques de magazines "populaires" tels "France-Dimanche" ou "Ici-Paris" qui payaient des vedettes pour leur faire annoncer des mariages qu'ils démentaient au numéro suivant ou de prétendues liaisons qu'ils démentiraient d'un commun accord le mois d'après : ce qui leur donnait à chacun deux occasions gratuites de faire parler d'eux. Cette pratique n'est d'ailleurs pas abandonnée de nos jours. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Tonsure (du verbe tondre). Petit cercle rasé que les ecclésiastiques portaient au sommet du crâne, sauf quand ils étaient chauves évidemment.
Chercher des poux à quelqu'un, c'est chercher des reproches à lui faire. Ici, on pense plutôt à l'épouillage qui, chez les grands primates, fait partie des rituels de soumission (sexuelle entre autres). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Chercher des poux dans la tonsure Pour ceci, il faut bien évidemment que le prêtre soit à genoux devant elle, position éminemment suggestive... [contact auteur : Romain B.] - [compléter cette analyse]
Des poux dans la tonsure Il semble peu probable de trouver des poux dans une coiffure si rase, et cette formulation (qui sonne comme une excuse donnée par les deux personnages cherchant à expliquer leurs positions) confère à la situation une autre vérité... [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Une allusion simienne Chez les singes, le fait d'épouiller (chercher des poux chez) son partenaire correspond grosso-modo à des avances et/ou des préliminaires. [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
La déesse aux cent bouches La Terre sa mère, par colère contre les dieux, l'a [La Fama] mise au monde pour donner, selon la légende, une dernière soeur à Céus et Encélade ; rapide car dotée de pieds et d'ailes agiles, monstre horrible, gigantesque ; autant porte-t-elle de plumes sur son corps, autant possède-t-elle sous ces plumes d'yeux vigilants (étonnant à dire !), autant de langues, autant de bouches sonnantes, autant d'oreilles dressées.Virgile, Enéide, Chant IV, vers 178-183.
Brassens semblait connaitre son Virgile. L'allusion ici faite à la "Fama" (Réputation, Renommée) est manifeste ! [contact auteur : Damien Tournay] - [compléter cette analyse]
Complément C'est certes un pléonasme sémantique mais on peut être attentif à la gradation qui va du plus simple ("femme célèbre" : syntagme objectif) au plus snob ("une star" : vocabulaire américanophile des yé-yés) via la métaphore convenue de l'étoile. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Folliculaires Il s'agit des journalistes . C'est un mot créé par Voltaire à partir de "folium" (feuille).
Par exemple, écoutez le titre de Juliette Un ragga abscons : Quelques folliculaires plumitifs malévoles, zoïles cacographes et craqueurs icastiques... [contact auteur : Alex L.] - [compléter cette analyse]
Croupe populaire Probable jeu de mots faisant référence à "soupe populaire" ; mais "populaire" s'entend ici dans un sens assez différent, celui de la célébrité, même s'il est vrai qu'il s'agit de la moins noble des célébrités, celle conférée par ce qu'on appelle aujourd'hui, précisément "la presse people". [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Mont de Vénus Partie anatomique de la femme, également nommé "pénil", qui consiste en l'éminence large et arrondie située au-devant du pubis. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Complément Certes : il reste que faire de l'alpinisme sur un Mont est tout-à-fait adéquat. On dit d'ailleurs d'un étalon qu'il "monte" sa jument. [contact auteur : Dominique Chailley]
Complément Ironie, et allusion tout de même à la Renommée (déesse gréco-romaine représentée plus tard sous forme de femme ailée jouant la double trompette). [contact auteur : Ralf Tauchmann]
Epoque yé-yé Etant donné la date de la chanson, GB fait probablement allusion aux chanteurs "yé-yé" (aux déhanchements du twist, en particulier) avec une once de ce qu'on appellerait aujourd'hui "homophobie". La tradition dit que GB s'abstint de chanter ce couplet le soir où Charles Trenet assista à son récital. [contact auteur : Gérard Lenne] - [compléter cette analyse]
Homos Il y avait quand même déjà, à l'époque, et même si ce n'était que des "on-dit", un certain nombre d'homosexuels flamboyants dans le paysage audio-visuel français. Pour mémoire, en plus de Trenet, Jean Cocteau, Jean Marais, Luis Mariano, Jacques Chazot... [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément On retrouve ce soupçon d'homophobie dans Le gorille, animal qui "ne brille ni par le goût ni par l'esprit" en optant pour le juge plutôt que la vieille. [contact auteur : Sylvain B.]
Tapette Je ne vois chez Brassens aucune trace d'homophobie ni de misogynie. Il aimait à mettre en boîte les flics, les militaires, les curés, les putains, les journalistes, les bourgeois, les étudiants, etc. C'eut finalement été descriminatoire de ne pas y mettre les homos ! [contact auteur : S M.] - [compléter cette analyse]
Gazelle Il est à noter que c'est par ce mot qu'une partie de l'Afrique du Nord désigne les femmes touristes étrangères... "Tu m'achètes mes babouches, la gazelle ?" [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Complément Il reste que GB emploie le mot "crime" qui, à l'époque, ne semble pas avoir vraiment choqué. L'homophobie, ici, semble manifeste et d'ailleurs assez dans l'esprit de son époque. Ce qui ne l'empêchait pas, c'est vrai, d'apprécier Charles Trénet et sans doute quelques autres artistes homosexuels pourvu qu'ils n'espèrent pas en tirer une "plus-value". [contact auteur : Dominique Chailley]
Pédéraste Voilà un mot intéressant. Evidemment d'origine grecque !
Etymologiquement, il signifie pédophile (même racine : amateur d'enfants) mais en fait, en plus "hard". En effet, la terminaison "phile" n'a rien de sexuel, alors que la terminaison "éraste" se réfère directement à l'éros de l'amour passion. Le mot "pédéraste" était appliqué jusque dans les années 50 aux homosexuels en général, par ignorance et sans doute par référence à l'homosexualité "culturelle" des Grecs, la seule sur laquelle on possédait des écrits, et où le couple était traditionnellement constitué d'un adulte et d'un jeune homme, voire un très jeune homme (Socrate et Alcibiade, Hadrien et Antinoüs, etc.) [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Il est tout de même à noter que la pédérastie n'impliquait pas forcément la relation sexuelle, même si elle était courante. Il s'agissait a priori plutôt d'une sorte de rite initiatique au cours duquel un homme initiait un jeune garçon (pour qui il avait de l'attirance physique et morale) à la vie. Avec auorisation du père, les plus fortunés emmenaient leur protégé passer quelques temps à la campagne, mais au retour, le jeune homme avait possibilité de dénoncer d'éventuels mauvais traitements.
Cette relation n'était pas systématique, mais les couples ainsi formés en retiraient souvent de la renommée.
(Source: Wikipédia: pédérastie) [contact auteur : Maxime S.]
Les honneurs A nouveau un cas d'ironie par antiphrase : les gazettes font leur choux gras de situations déshonorantes (révélations sur la vie privée, exhibitionnisme, délations scabreuses, relations physiques motivées par l'ambition, conversion volontaire à l'homosexualité). On peut de plus supposer que Brassens comptait bien provoquer un petit scandale qui en effet lui vaudrait à coup sûr les honneurs des gazettes. [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
Se gratter le ventre Cette expression prend ici deux sens :
1 - jouer de la guitare, bien sûr
2 - "gratter le ventre" témoigne d'une certaine décontraction, d'un détachement confortable sur la situation [contact auteur : Pan P.] - [compléter cette analyse]
Dare-dare Ce mot bizarre, qui sonne comme une onomatopée (rappelez-vous les "hop-hop" des Maos en 68) et signifie "rapidement, précipitamment", est attesté dès le XVIIème siècle (Robert), sans qu'on en connaisse l'origine. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément En entendant "dare-dare", on ne peut s'empêcher de penser au "dard", qui se réfèrerait bien entendu au sexe masculin. Le verbe sortir accolé au dard est en outre tout à fait dans l'esprit de la chanson. [contact auteur : Erwann Le Cosquer]
Remettre dans sa guitare On imagine la position de la guitare, qui cacherait les parties génitales de GB. Ainsi, se remettre à jouer de la guitare les déroberaient de nouveau aux yeux de tous. [contact auteur : Erwann Le Cosquer] - [compléter cette analyse]
Définition et conséquence "Rançon" désigne une somme versée pour la libération d'un captif, généralement par les proches du captif au(x) geolier(s).
Brassens témoigne ici du peu de considération qu'il apporte à la gloire, préférant se passer d'elle que de s'afficher plus que de raison. [contact auteur : Maxime S.] - [compléter cette analyse]
Complément G. Brassens refuse simplement les codes de la notoriété.
2. fig. La rançon de : l'inconvénient que comporte (un avantage, un plaisir). => contrepartie (--> le revers de la médaille). C'est la rançon de la gloire.Le Robert 2002 [contact auteur : J V.]