Emotions poétiques (1918) Brassens déniche ce poème dans un marché aux puces. Il est tiré des "Emotions poétiques", écrit par Antoine Pol pendant la grande guerre. Assez vite, Brassens essaie de retrouver l'auteur, mais lorsqu'enfin, il le trouve, celui-ci est mort depuis un an. [contact auteur : Richard T.] - [compléter cette analyse]
Antoine Pol Né à Douai le 23 août 1888 - mort à Seine Port le 21 juin 1971. Capitaine d'artillerie, il combat pendant la guerre de 14-18, il entre au service des Mines de La Houve à Strasbourg en 1919. En 1945, il devient président du Syndicat Central des importateurs de charbon de France. Retraité en 1959, il peut enfin s'adonner à ses passions : la poésie, la bibliophilie et les papillons.
Oeuvres principales : Emotions poétiques (1918) - Le livre de maman (1924) - Destins (1941) - Plaisirs d'amour (1947) - Croquis (1970) - Coktails (1971). [contact auteur : Etienne F.] - [compléter cette analyse]
Strophe Brassens avait déniché ce poème de 1913 aux puces de Vanves. Après avoir terminé la chanson, il avait chargé son fidèle Gibraltar, Pierre Onténiente, de retrouver l'auteur, disparu quelques mois plus tôt...
Brassens a supprimé une strophe, que l'on retrouve dans la version de Maxime Leforestier, qui est aussi dans l'édition originale des "Emotions poétiques", recueil publié par Antoine Pol, en 1918, aux Editions du Monde Nouveau : A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal [contact auteur : Michel M.] - [compléter cette analyse]
Complément Cette strophe supprimée se trouve après celle qui commence par "A la compagne de voyage" et prendrait donc la position 19. Georges Brassens semble avoir refusé de rendre cette passante trop personnalisée en la rendant danseuse, ce qui l'aurait éloignée de ses autres rôles, de son inviolabilité et de son immatérialité furtive.
Cette strophe pourrait aussi marquer une recherche de la part du narrateur pour retrouver une de ces "passantes". Le sens du poème lui-même est changé par son omission et devient moins insistant. Tonton Georges a certes gardé les vers Et qu'on ne retrouve jamais et Que l'on n'a pas su retenir, mais cela semble être aussi loin qu'il ait voulu aller.
Dans d'autres poèmes repris, GB n'a pas hésité à enlever des strophes ou des vers dont la stance ne corresspond pas à un de ses buts : que les vers "sonnent juste" en chanson. "Inconnue" et "revenue" laisseraient par exemple de dissonants hiatus et devraient être chantés : "Inconnu - e" et "revenu - e". Il a même tendance à éviter des hiatus en introduisant des fausses liaisons comme coucha-z avec son remplaçant dans Corne d'Aurochs. [contact auteur : Marc Ivo Bohning]
Complément Pourtant, le même hiatus ne semble guère le gêner aux vers 25 et 26, écoutez-le bien: Chères images aperçu-es
Espérances d'un jour déçu-es.
Autre exemple aux vers 31 et 32 : Mais si l'on a manqué sa vi-e
On songe avec un peu d'envi-e
Il me semble d'ailleurs que le Midi de la France, dont GB est originaire, est le seul endroit où les "e muets" se prononcent, même après les voyelles. Un inconnu et une inconnue, au sud de Valence, ne sont pas des homonymes. [contact auteur : Henri T.]
Lino Je crois que c'était la chanson "de Brassens" (même s'il n'en était pas l'auteur) que préférait Lino Ventura.
Il m'est souvenance d'un grand échiquier en 1976 ou 1977 où GB était l'invité de Lino. Il y avait interprété Les passantes. [contact auteur : Emmanuel G.] - [compléter cette analyse]
2éme strophe omise A ma connaissance il existe également une deuxième strophe à ce poème : A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s'en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d'un stupide orgueil [contact auteur : Michel Planté] - [compléter cette analyse]
Complément On comprend que GB n'ait pas retenu cette strophe : elle dévie le thème des "femmes qu'on aime en secret" vers celui des femmes qui secrètement vous aiment, ce qui est très différent. En outre, après les avoir dit "timides amoureuses", Antoine Pol les traite quasiment de "stupides orgueilleuses". [contact auteur : Dominique Chailley]
Complément La strophe mentionnée par Dominique Chailley figure en cinquième position dans le poème et celui concernant la "souple valseuse" en deuxième position. [contact auteur : Jean-Yves V.]
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