Encor L'élision du "e" de "encore" est un grand classique chez Hugo.
Cette ancienne orthographe (déjà désuète au XIXe siècle, je pense) permet bien souvent de supprimer un pied en trop dans un vers.
Cependant, elle n'est a priori pas justifiée puisque le "e" final d'un vers ne se prononce pas. On peut y voir le désir d'insister sur l'ancienneté de la légende. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Complément C'est surtout la volonté d'en faire un rime masculine. L'alternance rimes masculines, rimes féminines a été scrupuleusement respectée par toute la poésie romantique. GB la respecta lui ausssi dans l'essentiel de ses chansons bien que l'élision presque systématique des "e" muets pratiquée par la chanson populaire lui permette de transformer toute rime féminine en rime masculine. [contact auteur : Michel Stephanus]
Dona Padilla del flor Référence à Maria De Padilla, maîtresse du roi Don Pèdre d'Espagne, dans l'ouvrage Carmen de Prosper Mérimée, et que l'on accuse de sorcellerie après avoir offert au roi une ceinture en or, qui lui serait apparue telle un serpent. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Boeufs Le père Hugo se prendrait-il les pieds dans la muleta ? Ce sont les taureaux et non pas les boeufs qui, dit-on, foncent sur tout ce qui est rouge.
À sa décharge, il est vrai que lorsqu'on déplace des taureaux par les rues, comme cela se fait encore à la feria de Pampelune, ils sont toujours encadrés par des boeufs, sans doute pour limiter la casse. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Justement non. Hugo sait trés bien que seuls les taureaux sont attirés par le rouge. Mais cette histoire de nonne est une fabulation d'abbé, il insiste sur ce fait en demandant aux enfants de cacher leurs tabliers pour les boeufs, ce qui est également un mensonge. [contact auteur : Simon F.]
Merci Ici "merci" est évidemment à prendre au sens de "grâce", de "pitié" ; "demander merci" revient à "implorer la grâce" et donc à "succomber". Mais Padilla n'est pas de celles qui tombent sans résistance dans les bras du premier venu, ce qui est tout à son honneur. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
épouser Dieu L'image n'est pas de Hugo : elle fait partie du rituel religieux. Lorsqu'une novice entre définitivement au couvent, on dit qu'elle "prend le voile" (ce voile qui est l'emblème de la mariée) et qu'elle "prononce ses voeux" (comme les voeux, c'est à dire la promesse de fidélité, du mariage) voire qu'elle "épouse Jésus-Christ". En plus du voile, d'ailleurs, elle passe aussi un anneau à son doigt. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Je pense moi qu'il faut prendre "écoliers" au sens propre. Hugo veut montrer que tous pleurent, le méchant comme le gentil, le grossier comme l'innocent enfant. [contact auteur : Philippe D.]
Les traits austères Dans la version chantée par Barbara, celle-ci remplace "les traits austères" par "et très austère". Outre la suppression de la rime "pour l'oeil" en "tères" voulue par Hugo, cette substitution crée un hiatus avec "laid" et banalise un vers d'une grande beauté. Manque d'attention d'une grande chanteuse ? (elle a pourtant interprété les chansons de GB avec une sensibilité toute féminine) [contact auteur : Michel Stephanus] - [compléter cette analyse]
Complément Après recoupement de source (wikipédia et un livre recueillant l'intégrale des textes de Georges Brassens), il semblerait que le texte original de Victor Hugo soit "il était laid: des traits austères" et que Brassens, comme il a souvent pratiqué dans la mise en chanson de poèmes d'autres, a changé ce des en les.
Autre remarque, le poème original est beaucoup plus long et d'une beauté exceptionelle [cf. par ex. fr.wikisource.org/wiki/La_Légende_de_la_nonne ] (mais je m'égare). [contact auteur : Nathan M.]
Sainte Véronique Il s'agit de la statue de la sainte, évidemment, qui se trouvait dans la nef (de la chapelle) dont il est question plus loin. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Coups de foudre Si l'on attribue "ses" à la foudre (et non à Dieu ; l'un et l'autre pouvant se justifier), il est intéressant de constater que les amants meurent victimes de "coups de foudre".
Le coup de foudre a donc deux fois causé leur mort : le premier ( sens figuré) les a perdus ; il ne restait au second (sens propre) qu'à finir l'oeuvre divine en les tuant.
On constatera également que le "Dieu" ici évoqué n'est guère miséricordieux. Il passe plutôt pour un "mari" (cf. vers 28) trompé en pleine vengeance. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
St Ildefonse Le Robert 2 nous dit qu'il fut évêque de Tolède en 657, et qu'il est l'auteur d'un ouvrage en latin intitulé "De la Virginité de Sainte Marie". On conçoit qu'il n'appréciait guère qu'un brigand déflorât les nonnes dont il avait la responsabilité... [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Saint Ildefonse Notons aussi que Saint Ildefonse (San Ildefonso) est le Saint patron de Tolède. Comme le dit Hugo il était effectivement abbé du monastère d'Agli, avant de devenir archévêque de Tolède. C'est en grande partie à lui qu'on doit l'unification de l'Église espagnole de l'époque. Selon la tradition populaire il aurait été le plus farouche admirateur de la Vierge Marie et l'aurait même vu en apparition. Un tableau d'El Greco du XVIe siècle le représente, interrompant ses écrits, en contemplation devant une image de la Vierge Marie. [contact auteur : Francis M.] - [compléter cette analyse]