Structure métrique Presque tous les vers de cette chanson ont un mètre impair et peu courant, à part deux octosyllabes dans le refrain (couplets: 11-11-13-5-11-11-13-5; refrain: 8-5-5-7-7-7-9-7-8-5-5-7-7-7-7-7).
Alors qu'un grand nombre de chansons de GB ont une structure métrique très classique (y compris l'alternance des rimes masculines et féminines) et peuvent être chantées les unes sur l'air des autres (exemples: Dans l'eau de la claire fontaine, Saturne, La Guerre de 14-18, Le Gorille (sans le refrain), Hécatombe, La Légende de la nonne, Le Mouton de Panurge, Le Testament, Mélanie), celle-ci est vraiment unique.
J'admire l'adéquation de ces vers qui sembleraient bancals s'ils étaient récités et de la musique sur un rythme de java d'une implacable régularité. [contact auteur : Didier Bergeret] - [compléter cette analyse]
Entrée dans la ronde Allusion à une ronde enfantine : Entrez dans la danse
Voyez comme on danse
Chantez, dansez,
Embrassez qui vous voudrez ! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Feuille à tout le monde Une petite allusion en passant à la "fille à tout le monde", ce qui n'est pas sans rapport avec l'expression "avoir un coeur d'artichaut" = être inconstant dans l'amour. [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Moulin Entrer quelque part "comme dans un moulin", c'est y entrer sans frapper (sans doute parce que le bruit des meules aurait couvert celui du heurtoir), et comme dans un lieu public (ce qu'étaient de fait les moulins où tout le monde apportait son grain à moudre). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
De Pierre à Paul Allusion aux apôtres du Christ car cette chanson donne de l'amour l'image d'une "bonne nouvelle" à propager par le baiser, c'est aussi une ironie sur le rituel catholique : on s' embrasse à la fin de la messe (autre baiser dans la vie de jésus, celui de Judas) [contact auteur : Antoine B.] - [compléter cette analyse]
Dieu reconnaîtra le sien ! Se rapproche de la phrase: "Tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens !" qui aurait été prononcée par le légat du pape chargé de réprimer l'hérésie Cathare lors du massacre de Béziers en 1209. [contact auteur : Romain B.] - [compléter cette analyse]
Dieu reconnaîtra les siens Oui, cette phrase est attribuée à Simon de Montfort chef des croisés lors de la mise à sac de Béziers , cette histoire est bien connue dans le Languedoc, donc à Sète. [contact auteur : Antoine B.] - [compléter cette analyse]
Dieu reconnaîtra les siens Objection : cette injonction apocryphe est prêtée à Pierre Amaury, légat du pape Innocent III, par le moine allemand Césaire de Heisterbach. [contact auteur : Catherine C.] - [compléter cette analyse]
Complément Non pas de Pierre Amaury, mais d'Arnaud Amaury (ou Amalric, dans l'orthographe de l'époque), légat du pape, mais le contexte est bien le même : le massacre de Béziers. Source : l'historien Pierre Rousseau (2003) [contact auteur : Pierre-yves P]
Complément Oui, il s'agit bien de Arnaud Amaury abbé de Poblet chargé en tant que légat du pape Innocent III de réprimer l'hérésie Cathare durant la croisade des Albigeois le 22 Juillet 1209 au sac de Beziers aurait dit après la prise de la ville alors qu'on lui demandait comment distinguer les catholiques des hérétiques "Tuez les tous ...",phrase sitée par le moine cistercien allemand Césaire d'heisterbach dans son livre "Dialogus miraculorum" ecrit entre 1219 et 1223,mais sans bien fondé. [contact auteur : Alain V.L.]
Passe-les tous par tes armes Expression forte. "Passer quelqu'un par les armes" signifie le fusiller... et les fusillés finissent généralement allongés. [contact auteur : Yann N.] - [compléter cette analyse]
Complément Le terme armes peut sembler faire tache dans une chanson dont rien dans le texte n'introduit de terme guerrier. En effet, rien de moins pugiliste que les libertinages que l'on a déjà tous compris en ce vers 13 déjà. L'amour, pas la guerre... et elle semble en faire !
Armes est phonétiquement identique au terme "arms" en anglais qui signifie "bras". Le vers signifierait alors "Passe-les tous par tes bras". C'est si criardement beau et significatif que l'on n'ose point imaginer que Georges Brassens n'ait perçu et voulu ceci au moment de l'écrire. Cela lui permet d'ailleurs de faire rimer des assonances qui se doivent de franchir les barrières linguistiques. L'héroïne de la chanson a elle-même passé par plus d'une langue.
Lui linguiste parmi les linguistes, lui pacifiste parmi les pacifistes... manquer de proposer un adage pareil lui aurait chatouillé les moustaches et il n'eut nul doute pu s'empêcher de l'introduire sciemment dans une de ses chansons. [contact auteur : Marc Ivo Bohning]
Les bras en croix C'est la poursuite de l'image commencée avec Pierre et Paul, les bras en croix des amants couchés / cloués l'un sur l'autre évoquent le Christ ; c'est une image qu'on retrouve ailleurs (cf. La crucifiction en rose, de Henry Miller) [contact auteur : Antoine B.] - [compléter cette analyse]
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Amour - mort Allusion à "jusqu'à ce que mort s'ensuive" ("jusqu'à la mort du supplicié", Le Petit Robert), formule employée pour les condamnations à mort. [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Faire mouche C'est taper dans le mille, atteindre le centre de la cible, petit rond noir que l'on appelle ainsi, selon Claude Duneton dans La Puce à l'Oreille, à cause de sa ressemblance avec les "mouches galantes" dont les élégantes se décoraient le visage au XVIIIème siècle, époque où les armes à feu gagnaient en précision. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Pour la bonne bouche L'expression "garder pour la bonne bouche" signifie réserver le meilleur pour la fin et, fig., le plus intéressant, le plus surprenant. [contact auteur : Yann N.] - [compléter cette analyse]
ébauche du Si l'on se reporte aux vers 3 et 4 de la chanson Le mouton de Panurge, on voit que l'idée générale est ici à peu près la même. Mais Embrasse-les tous est sans doute de quatre ans antérieure : plus spontanée mais moins argumentée.
Plus indulgente aussi : l'héroïne ici n'est pas snob, elle fait ses classes, en quelque sorte, en attendant le "merle blanc" qui, dans Le mouton de Panurge, sera une petite flèche perdue.
Grande différence aussi dans la forme et la musique : celles du "Mouton" apparaissent bien davantage travaillées, ce qui ne fait nullement de celle-ci un brouillon de l'autre. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Grand écart - écart de conduite
- grand écart : mouvement acrobatique au cours duquel les jambes ont deux directions opposées en touchant le sol sur toute leur longueur (évoque les frasques sexuelles de la demoiselle) [contact auteur] - [compléter cette analyse]