Prennent Il ne s'agit pas d'un constat, mais d'un voeu: le verbe est au subjonctif, comme dans "Dieu sauve la Reine!". Il faut comprendre: "Que les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage!", c'est àdire: Ne vous fâchez pas, gens vertueux, mais si j'avais été capitaine etc. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Lapider la femme adultère Allusion à la loi de Moïse, citée dans les évangiles, qui dit que toute femme surprise en délit d'adultère doit être lapidée (Jean 8,1-11). Se rappeler la réplique de Jésus (qui vaut à la femme coupable qu'on lui présente d'être épargnée) : "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Double sens Brassens joue sur un double sens du mot "derrière" : il ne faut pas lancer la pierre à la femme adultère car c'est lui le responsable mais aussi car il se trouve à côté et qu'il pourrait être touché. [contact auteur : Simon D.B.] - [compléter cette analyse]
Complément Brassens pourrait avoir coquinement envisagé que le lecteur puisse imaginer dans ce vers une simple situation d'amour en levrette... [contact auteur : Guillaume Poli]
Tétrasyllabe Autre effet de sens à ne pas négliger : le vers court. Ce second vers du refrain est le seul vers de la chanson à ne pas être un alexandrin. Se produit donc un effet de chute lorsqu'apparaît ce vers, qui en souligne le comique grivois et parodique. [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
Complément L'orthographe exacte est bien "fleur d'époi" et non "fleur des pois" ou "fleur des bois" comme on le trouve sur la plupart des sites proposant des paroles de chansons de G. Brassens.
Les épois sont les parties terminales des bois de cerf. L'allusion au cocu prend donc tout son sens dans cette évocation de la ramure de nos cervidés. [contact auteur : André L.]
Complément GB a écrit de sa main : "Femmes de chefs de gare, c'est vous la fleur des pois" et non la fleur d'époi comme indiqué et analysé ci-dessus. Les manuscrits de Brassens : chansons, brouillons et inédits. France BLEU Textuel. Edition établie et commentée par Alain Poulanges et André Tillieu. [contact auteur : Charles Aknin]
Chef de gare Le chef de gare est, au moins dans les chansons de Brassens, la figure emblématique du cocu, sans doute à cause de la célèbre chanson paillarde "Il est cocu, le chef de gare...".
Voir à ce propos le dernier couplet, justement, de sa chanson Le cocu. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Femmes de chef de gare Dans "la Bête Humaine" d'Emile Zola, la femme du chef de Gare est une femme adultère. D'où vient peut-être la référence de Brassens. [contact auteur : Xavier B.] - [compléter cette analyse]
Complément Dans La bête humaine de Renoir, Roubeaux (Ledoux) n'est pas chef de gare mais chef de service ; il n'en est pas moins cocu. On appelle souvent à tort "chef de gare" celui qui porte une casquette sur les quais. Le chef de gare, qui a un poste d'encadrement, exerce sa fonction plutôt dans un bureau qu'en travail posté sur les quais. Il n'en est pas moins mon meilleur ami. [contact auteur : Samuel S.]
Mme Dupont Sauf erreur, nous trouvons cette chère Madame Dupont dans trois chansons de Brassens (A l'ombre des maris, La traîtresse et Le cauchemar). Est-ce un hasard si dans deux de ces trois chansons elle se trouve en situation d'adultère ?
Est-ce une façon pour Brassens de "généraliser" par le truchement d'un nom aussi répandu (c'est d'ailleurs en partie l'usage qui est fait du patronyme dans "Le cauchemar", aux côtés des "Durand, Dubois, ..."), ou doit-on voir là plus qu'une simple coïncidence?
Notons au passage que dans tous les cas l'orthographe est identique: Dupont avec un "T". [contact auteur : Romain Jalabert] - [compléter cette analyse]
Inspiration Brassens a peut-être été inspiré par Guy de Maupassant qui a écrit dans sa nouvelle Misti : J'ai encore un faible, c'est d'aimer les maris de mes maîtresses. (...) Mais quand le mari a de l'esprit ou du charme, je deviens infailliblement amoureux fou. J'ai soin, si je romps avec la femme, de ne pas rompre avec l'époux. [contact auteur : Patrick Leidet] - [compléter cette analyse]
Complément Dans la chanson Le bistrot, GB utilise la même image : "Certes il n'est pas né, qui mettra le nez dans sa tasse"
GB évoque l'utilisation d'objets intimes appartenant au mari.
Par ailleurs on retrouve les notions d'adultère, de récipient que l'on peut vulgairement remplir, le verre pouvant également être interprété comme la cruche d'un monsieur qui ne lui revient pas. [contact auteur : Guillaume Poli]
Femmes de flics Allusion peut-être à la chanson Le nombril des femmes d'agents qui est antérieure à celle-ci. Intéressant de noter que dans les deux GB émet des doutes sur "l'esthétique" des dames en question. Provocation un peu convenue de la part de l'éternel anarchiste (Mort aux vaches et vive l'anarchie!). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Devenir intimes Synonyme d'intimité : amitié et liaison. Allusion à double sens d'une amitié (avec le mari) qui se crée par personne interposée à partir d'une liaison avec l'épouse adultère. [contact auteur : Claudine Causse] - [compléter cette analyse]
Le relais Le relais que se passent les coureurs (de 4 fois 100m par exemple) étant un objet éminemment phallique, le double sens ici s'impose (à toi, à moi...). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Répétition de "à force de" Dans cette répétition réside toute l'habileté de Brassens à produire plusieurs effets dans un seul mouvement :
- la gêne de l'amant qui bredouille avant la formulation d'une idée scabreuse...
- la présence des 2 protagonistes mâles (détenteurs de "la force") mis à sur un pied d'égalité et à la queue-leu-leu (chacun son tour)...
- et n'y distingue-t-on pas non plus une retranscription rythmique du halètement de l'amant aimant ? [contact auteur : Franck R.] - [compléter cette analyse]
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Oreste et Pylade Oreste est le fils d'Agamemnon et de Clytemnestre. Il vengea, avec sa soeur Electre, le meurtre de son père en assassinant sa mère et son complice Egisthe. Paricide, il fut longtemps tourmenté par les Erinyes. Il délivra son autre soeur, Iphigénie, prisonnière d'Artémis en Tauride.
Pylade est un héros phocidien, cousin, ami et conseiller d'Oreste. Il aida Oreste à punir les meurtriers d'Agamemnon et épousa sa soeur Electre. [contact auteur : Benoît C.] - [compléter cette analyse]
Complément GB aurait dit à un ami : "Et ne me demande pas qui sont Oreste et Pylade. Je n'en sais rien !" [contact auteur : Jean Devillers]
Complément Il serait étonnant, mais pas impossible, que GB ait ignoré qui étaient précisément Oreste et Pylade. Cependant, restes d'une éducation classique, il connaissait leur existence, de même que celle de Castor et Pollux, Achille et Patrocle, Montaigne et La Boétie, Roland et Olivier, toute une mythologie littéraire de l'amitié. Ces grands anciens furent remplacés au XXè siècle par Bouvard et Pécuchet, Laurel et Hardy, Abbot et Costello, Simon et Garfunkel, Spirou et Fantasio, mais il s'agit toujours d'une paire de chouettes copains. [contact auteur : Henri T.]
Complément Diderot, dans sa nouvelle Les deux amis de bourbonne, met en exemple la thèse des deux amis fidèles envers la société et compare : "c'était les Oreste et Pylade". [contact auteur : Laure T]
Des cornes sacrées A noter au passage un subtil jeu de mots entre le sacré et les cornes (relatives au démon), deux ''antonymes'' pour le commun de la religion chrétienne. [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]