Le service de publication est momentanément désactivé, sans doute à cause d'une trop longue liste d'analyses en attente de modération.
Merci de votre compréhension.
Vers en supens La contruction de cette chanson est originale. Après un vers de 14 pieds, un vers de cinq pieds qui s'achève sur un "mais..." L'auditeur attend avec impatience la suite qui n'est autre que le refrain, comme si ce premier couplet ne servait qu'à annoncer le leitmotiv de la chanson (95 fois sur cent). [contact auteur : Philippe Salson] - [compléter cette analyse]
Un alexandrin au milieu d'octosyllabes Alors que tous les vers du refrain sont des octosyllabes, on a cet alexandrin que GB s'amuse à débiter à toute vitesse. Cette distorsion est tout à fait comique : c'est comme si le narrateur livrait les derniers assauts frénétiques avant de s'affaler, déjà, complètement vidé (alors qu'on en est qu'au milieu du refrain).
Cette irrégularité dans la longueur des vers se retrouve aussi dans les couplets (vers de 5, 10 ou 14 pieds) : avec autant d'irrégularité dans les assauts, pas étonnant que la femme ait du mal à y trouver son compte ! [contact auteur : Philippe Salson] - [compléter cette analyse]
Complément La chair désigne dans la Bible la sexualité en tant qu'elle permet la reproduction (Genèse, II, 24, etc.) mais aussi en tant qu'elle est source de péché, et là, c'est Saint Paul qui prêche contre ses débordements (Romains VII, 14 - Galates V, 19-21, etc.).
C'est dans St Paul, beaucoup plus que dans la prédication du Christ (qui était indulgent avec les prostituées), qu'il faut chercher l'extrême méfiance du Vatican vis à vis de la sexualité. Ce pauvre Paul se méfiait d'ailleurs des femmes en général et recommandait qu'on les maintienne dans un état de soumission et d'obéissance qui le ferait passer aujourd'hui pour un macho parfaitement obtus. C'est à lui qu'on doit le voeu d'obéissance que les épouses, dans la cérémonie du mariage catholique, devaient faire à leur mari jusqu'à très récemment (Vatican II et les années 60, en gros). [contact auteur : Henri T.]
Triste "La chair est triste, hélas..." est le début du poème Brise marine de Stéphane Mallarmé ; GB connaissait certainement ce vers, et le pronom "elle" peut désigner la chair citée au vers précédent, mais aussi la femme elle-même, qui, d'après lui, ne profite de l'oeuvre en question que dans 5% des cas... [contact auteur : Bernard F.] - [compléter cette analyse]
Formidable antiphrase Le propre de l'emmerdement c'est que l'on a l'impression que le temps ne passe pas. Alors si l'on ne s'aperçoit de rien, s'emmerde-t-on vraiment ? C'est là que l'on reconnaît le sens de l'absurde et du comique de GB. [contact auteur : Philippe Salson] - [compléter cette analyse]
NTM n'a rien inventé Remarquez, tant dans le chant lui-même où c'est mis en évidence, que dans la rime, le plaisir de faire chanter la forme du mots/syllabe (phonène) avec le fond même du message, qui, plus ou moins explicitement, parle de niquer ! [contact auteur : Jérémie J.] - [compléter cette analyse]
Ne sont / mensonges Cette rime approximative (ne sont / mensonges) s'appelle une assonance, et il arrive à GB d'en utiliser sans complexes (Waterloo et Landerneau dans La première fille, lêvres et vêpres dans Je suis un voyou, clé des champs et Saint Jean dans Une jolie fleur, Oncle Archibal(d) et violons du bal, homme incorrec(t) et voir par les Grecs dans Le pornographe) d'autant plus que ses rimes sont souvent par ailleurs extrêmement riches, ou d'une virtuosité incroyable, avec en particulier des "enjambements" même au milieu des mots souvent très drôles : "Quand on est un sa-
ge et qu'on a du sa-
voir boi-areu..."
dans Le vin, fait irrésistiblement penser aux hoquets de l'ivrogne. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Juste pour la bonne terminologie établie : la rime "sont - mensonges" s'appelle rime augmentée (ajout d'un son en fin de vers sans enjambement sur le vers prochain : comme "joue - jour" dans Rien à jeter ou "galants - blanche" dans l'introduction de L'ancêtre). Ce n'est pas une assonnance, car tant la consonne d'appui que la voyelle font la rime.
"Clé des champs - Saint-Jean" est même une rime riche, car les consonnes d'appui ch-j, b-p, m-n etc. sont assimilées les unes aux autres selon les lois phonétologiques.
Les rimes à l'intérieur des mots (sa-ge / sa-voir...) s'appellent "rimes coupées" : elles sont des rimes riches. [contact auteur : Ralf Tauchmann]
Complément Parlons donc technique. Une rime suppose que les sons soient les mêmes à partir de la fin du mot et que parmi eux figurent au moins une voyelle. Les assonances sont des rimes approximatives où la distribution des consonnes est différente dans les deux mots, sans toutefois que l'oreille ne soit choquée. Les rimes augmentées sont donc des cas particuliers d'assonance : rime V / V-C (type incorrect / Grecs). Elle implique éventuellement qu'on prononce faiblement la consonne supplémentaire.
La rime Waterloo / Landerneau est une rime pauvre : les deux mots ne riment que sur la voyelle, ici [o]. De même pour clé des champs / Saint Jean (voyelle [ã]) même si certains linguistes admettront une rime suffisante, c'est-à-dire avec une consonne supplémentaire. Il faut pour cela considérer que -ch- et -j- sont la même consonne étant donné que le point d'articulation est le même. C'est dans la sonorisation (= vibration des cordes vocales) que se fait la différence.
Quant aux rimes coupées (terme que je ne connaissais pas), on doit à mon sens analyser les rapprochements phoniques en dehors des considérations de mots coupés. Dans Le vin, la rime un sa- / du sa- est une rime suffisante : C-V / C-V [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Attention ; vieux françoy ! Si mon ouïe ne nous trompe pas, GB ne dit pas "à seule fin" mais "à celle fin". Après quelques recherches il semble que la première expression ait dérivé de la seconde dans la langue moderne, après que "celle", démonstratif, s'est mué en "cette". Dès lors, l'expression ne se comprenait plus et a évolué. Mais ce choix n'a rien rien d'étonnant de la part de GB, jongleur amoureux des français de tous poils. [contact auteur : Yann Batlle] - [compléter cette analyse]
Drôle de liaison Dans la chanson, Brassens prononce "se croie-t-un amant...". Est-ce seulement une liaison commode pour éviter un hiatus, comme par exemple dans "Corne d'Aurochs" : "... coucha-z-avec son remplaçant..." ? Ou bien serait-ce une faute d'orthographe ? Cela paraît tout de même peu probable. [contact auteur : Guillaume T.] - [compléter cette analyse]
Complément Le subjonctif du vers 44 laisse à penser qu'il s'agit d'une liaison volontaire. [contact auteur : Ralf Tauchmann]
Fausses liaisons Ce n'est certainement pas une erreur de la part de Brassens, à la diction parfaite et même virtuose (cf "Le nombril des femmes d'agents", "Supplique pour être enterré à la plage de Sète"). Des fausses liaisons, il en fait très souvent, parce que ça l'amuse sans doute, et aussi pour garder un côté chanteur populaire, musico des rues, un contact auquel il tient beaucoup avec la "France d'en bas" (voilà une expression qui l'aurait fait marrer) [contact auteur : Matthias L.] - [compléter cette analyse]
Cythère Cythère est l'île légendaire de l'amour, dans la mythologie grecque, le genre de mythes repris et arrangés ensuite, très à la mode au XVIIIème siècle (cf. "L'embarquement pour Cythère" de Watteau) [contact auteur : Matthias L.] - [compléter cette analyse]
Complément C'est évidemment une dérivation de "Faire des châteaux en Espagne", avec presque le même sens, simplement orienté vers les choses de l'amour. [contact auteur : Dominique Chailley]
Complément Cythère, lieu mythique de l'amour, est très fréquent dans les chansons de Brassens. Petit florilège :
"Dans un train de banlieue on partait pour Cythère" (Les amours d'antan)
"La barque pour Cythère est mise en quarantaine" (Le bulletin de santé)
"Ils me croient interdit de séjour à Cythère" (L'andropause)
"J'embarque pour Cythère en passant par Sodome" (S' faire enculer)
"Et quittant doucement la terre
Je fus à bon port à Cythère" (Je bivouaque au pays de Cocagne) [contact auteur : Mathieu Rasoli]
M'as-tu-vu "M'as-tu-vu" : personnage vantard, vaniteux, prétentieux.
"M'as-tu-vu-quand-je-baise" : expression, forgée par GB pour l'occasion, qui désigne un homme se croyant un expert en art amoureux et se vantant outrancièrement de ses prouesses sexuelles. [contact auteur : Bernard F.] - [compléter cette analyse]
Complément Expression à rapprocher de Les funérailles d'antan, où Brassens évoque les m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil. Je crois d'ailleurs que René Fallet fait ce rapprochement dans le commentaire qui accompagne la pochette du vinyle. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Kicks Ce vers me fait toujours penser à celui de Bob Dylan dans "Like a Rolling Stone" : You shouldn't let other people get your kicks for you (Tu ne devrais pas laisser les autres prendre leur pied à ta place). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Kama-Sutra Il semblerait que l'esprit coquin de ce bon Georges ait aussi eu l'intention de détourner cette expression afin de désigner la position de la levrette, à l'allure bestiale et ne satisfaisant pas toujours la partenaire. Nous en revenons donc au propos du couplet précédent ("le coq imbécile et prétentieux" plein de vanité) qui désigne le mâle comme un grand égoïste qui ne comprend toujours pas les désirs de cette femme si sentimentale en attente de caresses et d'un peu plus de proximité (cf. coulpet 1). [contact auteur : Nicolas Tarbouriech] - [compléter cette analyse]
Complément Ah non j'y vois plutot la description de la position du missionnaire chère à l'église et dans laquelle Georges ne voit pas comment prendre du plaisir... sur le dos ...si ce n'est en procréant ...:-) [contact auteur : Gil B.]