L'Evangile selon Brassens Il y a un net rapprochement à faire avec l'Evangile selon Matthieu (25, 35-36), qui rapporte les propos du Christ : « J’avais faim. Vous m’avez nourri. J’avais soif. Vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger. Vous m’avez ouvert votre porte. J’étais sans vêtements. Vous m’avez vêtu…. »
Le Christ est remplacé par un « marginal », mis au ban de la société, et c’est un simple Auvergnat, lui-même exclu de la majorité bien pensante, qui vient à son secours, avec ses maigres moyens.
Cette discrétion dans la « bonne action » est clairement le reflet de la modestie prêchée par le Christ. Après tout, comme disait l’autre, « il est plus facile pour un chameau de passer dans le chas d’une aiguille que d’entrer au Royaume des cieux », et tout ça.
A ce compte, l’Auvergnat mérite davantage que bien des croquants de se retrouver devant le Père éternel. Celui-ci, après tout, n’a pas le monopole de la solidarité, de la fraternité ou de la tolérance, valeurs humaines fondamentales qui n’ont pas besoin d’un Dieu pour être mises en pratique... [contact auteur : Michel M.] - [compléter cette analyse]
Brassens se retourne dans sa tombe Il est vrai qu'encore aujourd'hui, beaucoup de personnes considèrent cette chanson comme "évangélique". À ce terme, le pauvre Georges doit se retourner dans sa tombe. Lui, l'anticlérical fanatique mais prêt à défendre le curé qui dit La messe au pendu, serait certainement très gêné qu'on le récupère ainsi.
En réponse à ceux qui le taxaient de "chrétien sans le savoir", il a écrit la chanson assassine Tempête dans un bénitier.
Laissons-lui ses contradictions et ses idées, sans essayer de les récupérer, et constatons tout simplement que les valeurs que ses textes véhiculent sont simplement des valeurs d'humanité. [contact auteur : Jean-Marc M.] - [compléter cette analyse]
Complément Toutes paradoxales qu'aient pu sembler les idées de Monsieur Tonton Georges Brassens, elles ne se laissent pas facilement enfermer dans un carcan quelconque. Alors avant de vouloir définitivement ranger cet être humain et son oeuvre dans une boîte estampillée "anar" ou "chrétien sans le savoir", voire "anti-flic", savourons simplement sa belle écriture pleine d'humour et de culture. [contact auteur : Florent Antier]
L'Auvergnat L'Auvergnat, à Paris, était autrefois traditionnellement le marchand de "Vins &Charbon", le Charbougna, le Bougnat. Rien de surprenant à ce qu'il vende aussi du bois, les paquets de petit bois, bûchettes fendues qui servaient à faire démarrer le feu de charbon dans les cuisinières. Il est possible aussi qu'à l'origine, avant les houillères, il ait vendu du charbon de bois, car les forêts d'Auvergne étaient immenses. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Hospitalité / avarice La réputation d'hospitalité des Auvergnats ne fait guère partie du folklore, à ma connaissance. Leur avarice, en revanche, est légendaire, mais c'est peut-être ce que voulait dire Brassens : c'est un Auvergnat (travailleur, âpre au gain, qui d'ordinaire ne fait pas cadeau de son charbon) qui a brûlé son bois pour le réchauffer quand il crevait de froid.
Il s'inscrit ainsi en faux contre un cliché parisien (l'Auvergnat radin). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Auvergnat Au début du XXe siècle, à une époque où la France était encore très rurale, et où Paris commençait à attirer les gens de Province, les parisiens rejetaient les auvergnats, les bretons, etc...
Les auvergnats avaient en effet la réputation d'être très avares.
L'auvergnat de cette chanson symbolise bien la générosite de cette personne rejetée par la bonne société, et qui se montre en réalité bien plus généreuse que "les croquants". [contact auteur : Julien U.] - [compléter cette analyse]
L'auvergnat L'auvergnat de la chanson désigne également quelqu'un de précis : il s'agit de Marcel Planche, mari de Jeanne (le 2nd couplet fait d'ailleurs référence à Jeanne) [contact auteur : Julien U.] - [compléter cette analyse]
Auvergnat Le dit Marcel, mari de Jeanne, à qui s'adresse la chanson, était en fait normand. Discrétion respectueusement pudique, ou license poétique? [contact auteur : Didier D.] - [compléter cette analyse]
Complément Selon le Guide du promeneur 14e arrondissement, l'Auvergnat aurait été le patron du café à l'angle de la rue Bardinet et de la rue d'Alésia, en face de l'Impasse Florimont où Brassens résidait chez Jeanne et Marcel Planche. [contact auteur : Valery L.]
Huche Bahut ou coffre de bois où l'on rangeait le pain. Les grosses miches de pain rondes duraient une semaine en moyenne. Autrefois il y avait aussi des huches à vêtements, à provisions, etc. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
L'Etrangère Comme on l'a dit plus haut, Brassens fait référence à des personnages réels. Il me plairait assez que l'étranger fut une étrangère, une Polonaise peut être, pourquoi pas nommée Pupchen...
Mais peut-être ne sont-ils pas tous réels. Brassens a dit un jour "Vous me voyez, moi, écrivant 'Toi, le boucher, qui sans façon, m'a donné quatre escalopes '" ? [contact auteur : Dominique C] - [compléter cette analyse]
L'étranger Je pense que cela a été bien traduit en espagnol par Pierre Pascal "el forastero" qui veut dire "el que vienne de fuera" ou "celui qui vient de dehors. Ce n'est sans doute pas obligatoirement une personne précise. [contact auteur : Georges A.] - [compléter cette analyse]
L'étranger En fait cette chanson est dédiée à Marcel, le compagnon de Jeanne, bien connue pour avoir hébergé Brassens dans le 14ème arrondissement de Paris. Ici l'étranger est tout simplement cet homme. Brassens n'a pas souhaité qu'il soit nommé, mais c'est bien à lui que Brassens pense (cf. émissions tv pour les commémorations de la mort de GB). [contact auteur : Jeje R.] - [compléter cette analyse]
L'étranger Il est possible qu'il faille prendre ce terme tout simplement dans son sens premier (celui qui nous est inconnu) et que GB fasse allusion à quelqu'un qu'il aurait remarqué au milieu de la foule et qui ne se serait pas réjoui. [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]