Le coup du père François Cette expression dérive de la mort de saint François de Sales, patron des commerçants. Elle signifiait "étranglement" au XIXme siècle, puis "coup en traître" au XXme. [contact auteur : Romain B.] - [compléter cette analyse]
Le coup du Père François D'après Félix Benoît (Le Pot aux Roses, Ed. Solar, 1980), l'expression daterait de l'affaire des Chauffeurs de la Drôme, bandits de grand chemin des années 1900 : En novembre 1905, le père François Vaneille, retraité du chemin de fer au hameau de Domazane, commune de Livron, trépassa, après avoir eu les pieds grillés, à la suite de coups de gourdin assénés sur la nuque. D'où l'expression, devenue rapidement populaire : on lui a fait le coup du Père François = il a été attaqué par derrière, lâchement.
Clémenceau, précise F. Benoît, aurait créé les fameuses Brigades du Tigre en 1907 pour venir à bout de cette bande de malfaiteurs, qui furent arrêtés en 1908, et guillotinés. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
C'est pas de ma juridiction Cela ne me regarde pas. Les tribunaux administratifs, civils, de droit commun, militaires, etc. n'ont pas la même juridiction, c'est à dire qu'ils ne jugent pas les mêmes délits ou les mêmes individus. Leur compétence est aussi limitée par la géographie (délocaliser un procès, c'est le faire changer de juridiction). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Coups de pieds "Il y a des coups de pied quelque part (= au cul) qui se perdent" : expression qui s'emploie lorsqu'on est témoin d'une bêtise dite ou commise impunément.
Ex: Quand on écoute certains animateurs de télé, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'il y a des coups de pieds au cul qui se perdent. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Bon Papa Façon un peu démodée de dire Grand-Père. On la trouvait dans la littérature enfantine à l'époque de la Comtesse de Ségur, c'est à dire au début du XXème siècle. Voir aujourd'hui les confitures "Bonne-Maman" (= Grand'Mère) dans les supermarchés (pub gratuite) avec leur bouchon à motif de vichy rose ou bleu très rétro. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément En effet, en Belgique Bon papa et Bonne maman désignent les grands-parents
mais ces expressions sont aussi utilisées en France dans les familles bourgeoises pour désigner les aïeux. [contact auteur : Nicolas M.]
Enterrer en rond Allusion phonétique à l'expression : ces empêcheurs de tourner en rond (i.e. ces gens par la faute de qui l'on ne peut pas faire ce que l'on souhaite) [contact auteur : Samuel S.] - [compléter cette analyse]
Bière d'occasion Cette strophe m'a toujours intrigué : ce mort qui cède, contre un pot de miel, les quatre planches de son cercueil à "une âme soeur", autant dire un ami, un frère... Y a-t-il là une allusion qui m'échappe ? Le pot de miel figure dans de nombreuses fables... En visitant le cimetière marin de Sète, il y a longtemps (Brassens était encore vivant), j'ai pu voir une pile de planches de cercueils "usagés" (bières d'occasion en somme) à côté de la fosse commune où l'on amenait finir leur éternité les morts dont la concession était arrivée à terme. Mais y a-t-il un rapport ? [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Bière d'occasion En réalité, l'histoire est assez simple : la famille Brassens rachète à un mort, enterré de longue date, son cercueil dont il n'a évidemment plus besoin ! Et, pour prix, ce défunt demande à la famille un pot de miel qu'il va s'empresser d'offrir à sa petite amie, enterrée sans doute dans les environs... [contact auteur : Jean-Marie D.] - [compléter cette analyse]
Marchand Ce mot appliqué à l'homme d'église chargé de donner la dernière bénédiction aux défunts est évidemment un coup de pied à l'Eglise Catholique qui a pour habitude de "tarifer" les cérémonies : tant pour une messe basse, tant pour une messe chantée, etc. Anticlérical, Brassens n'allait pas rater cette occasion de brocarder les "marchands du temple". [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Le Christ... Le Christ, bien sûr, et d'ailleurs Brassens, s'il était anticlérical, gardait pour le Jésus de l'Evangile un certain respect. Voir sa chanson L'antéchrist où il dit : Je ne suis pas du tout L'antéchrist de service,
J'ai même pour Jésus et pour son sacrifice
Un brin d'admiration, soit dit sans ironie. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
C'est pas de ma bénédiction... C'est évidemment une variation sur "pas de ma juridiction" (voir plus haut), le boulot du vicaire consistant à manier le goupillon trempé dans l'eau bénite plutôt qu'à rendre la justice. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Au nom du père ... On imagine très bien la similitude entre le geste fait par un pratiquant avec sa main et le geste fait par GB avec son pied. [contact auteur : Samuel S.] - [compléter cette analyse]
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Cul Les deux premiers couplets évitaient soigneusement le mot ("coups de pied quelque part" / "je me refuse de dire vers quel endroit"). Alors que les circonstances sont identiques, seul le curé a droit au gros mot (pour renforcer la profanation ? parce que son refus est plus indigne que celui des commerçants ?) [contact auteur : Jacques Faulx] - [compléter cette analyse]
Complément Pour les besoins de la rime d'une part (vicaire / Pèr'), mais aussi, parce que l'exaspération monte tout au long de la chanson : GB "se lâche" au dernier couplet. [contact auteur : Donat Donat]