ANALYSE BRASSENS présente un site ami :
Partir un an : les aventures dessinéssinées de Chérie et Chéri
Georges Brassens, Le pornographe
À l'ombre du coeur de ma mie
01À l'ombre du coeur de ma mie
Ma mie
Désormais interprété comme "ma moitié", "ma mie" est en fait une altération de la forme médiévale "m'amie" pour "mon amie" (comme "m'amour" pour mon amour)
[contact auteur : Jean-françois Burlot] - [compléter cette analyse]
02À l'ombre du coeur de ma mie
03Un oiseau s'était endormi
Oiseau
Un oiseau, quel oiseau ? Ne s'agit-il pas du petit oiseau de la belle, dans son lit douillet, donc du clitoris ? L'auteur s'agenouille pour lui rendre hommage et le réveiller, mais la belle s'effarouche. Le chanteur désappointé n'a plus qu'à devenir "chasseur", "dragueur", avec une arbalète à la main, là aussi image sexuelle, arme surpuissante du dieu Eros, qui n'avait qu'un arc.
Je ne suis pas certain de cette analyse mais l'album s'intitule Le Pornographe et le poète est coquin, tout le monde le sait.

[contact auteur : Pascal R.] - [compléter cette analyse]
Ou adorable bucolique?
Si la sexualité est là (ce qui est incontestable), elle se cache à un niveau très décent.
Cette chanson-ci me semble plutôt une "adorable bucolique" qui rendrait mélancolique le "patron du cabaret" (pour citer Le pornographe -- chanson qui dénonce un peu le marché des chansons). C'est surtout le vers "comm' si j'en voulais à son sein" qui me fait placer l'oiseau dans la région du coeur et non à un étage plus bas... on pourrait même y voir la colombe, symbole de l'âme pure et chaste. Mais je pense que Brassens chante l'amour déçu, la désillusion, le dés-abusement, le dés-enchantement (l'oiseau du bonheur promis s'avérant oiseau de malheur)

[contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
04Un oiseau s'était endormi
05Un jour qu'elle faisait semblant
06D'être la belle au bois dormant
La Belle au Bois Dormant
Conte rendu célèbre par Charles Perrault, dans lequel une princesse victime d'un maléfice, tombe dans un sommeil profond pendant cent ans et se fait réveiller par un baiser
[contact auteur] - [compléter cette analyse]
 
07Et moi, me mettant à genoux,
08Et moi, me mettant à genoux,
09Bonne fée, sauvegardez-nous !
10Bonne fée, sauvegardez-nous !
11Sur ce coeur j'ai voulu poser
12Une manière de baiser.
Manière de baiser
Baiser : verbe ou substantif ? Je pense qu'il s'agit un peu des deux à la fois. Mais l'allusion à la "manière de penser" (donc le verbe) semble dominer (dans l'acception poétique aussi bien que dans l'acception vulgaire). Comme assez souvent, Brassens mélange un peu les genres et les registres.
[contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
 
13Alors cet oiseau de malheur
L'oiseau
On peut voir ici un autre sens au mot ''oiseau'' qui file depuis les premiers vers :
"A l'ombre du coeur de ma mie un oiseau s'était endormi" peut en effet aussi être compris comme ''sous la protection de ma mie se trouvait un autre homme me déplaisant'', où ''oiseau'' peut alors être ''un drôle d'oiseau'' et/ou une personne à qui l'on donne des noms d'oiseaux.
Et cet oiseau de malheur en question (l'homme à qui cette femme fut promise ? comme peut le laisser à penser l'intervention de tout le monde et son père) de se plaindre que GB vienne lui faire pousser des cornes sur la tête.

[contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
14Alors cet oiseau de malheur
15Se mit à crier Au voleur !
16Se mit à crier Au voleur !
17Au voleur ! et À l'assassin !
18Comm' si j'en voulais à son sein
 
19Aux appels de cet étourneau,
Etourneau
Complément du vers 13 avec le fait que l'oiseau pourrait signifier aussi un autre homme, voici que GB le traite enfin de noms d'oiseaux, en particulier d'étourneau (dont un sens figuré une personne qui n'a pas beaucoup de jugeote).
[contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
20Aux appels de cet étourneau,
21Grand branle-bas dans Landerneau
ça va faire du bruit dans Landerneau
"Il y aura du bruit dans Landerneau" ou encore "ça va faire grand bruit dans Landerneau" viendrait selon la tradition, du charivari que les habitants organisaient en ville lors du remariage d'une veuve. En effet, le jour des noces, ceux-ci défilaient dans les rues, transportant des mannequins censés représenter les époux, le tout accompagné par une musique composée de bruits de chaudrons, de casseroles et de chants adaptés aux circonstances.
(explication copiée sur le site www.anarvorig.org)
Une autre explication serait en rapport avec les jacqueries, révoltes de paysans qui agitèrent la Bretagne au XVIIème siècle. (Landerneau se trouve à une vingtaine de kilomètres de Brest.)

[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
22Grand branle-bas dans Landerneau :
23Tout le monde et son père accourt
Réf. La Fontaine
Référence à la fable de La Fontaine "Le Meunier, Son Fils et l'Âne" :
Parbleu! dit le meunier, est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.

[contact auteur : Alex L.] - [compléter cette analyse]
24Aussitôt lui porter secours
 
25Tant de rumeurs, de grondements,
26Tant de rumeurs, de grondements,
27Ont fait peur aux enchantements,
28Ont fait peur aux enchantements,
29Et la belle désabusée
30Ferma son coeur à mon baiser.
 
31Et c'est depuis ce temps, ma soeur,
32Et c'est depuis ce temps, ma soeur,
33Que je suis devenu chasseur,
Chasseur de femmes
Les vers de cette chanson laissant en effet tout à penser que c'est cette (més)aventure qui lui fit renoncer à tout amour unique et résolu, lui préférant dès lors des aventures passagères.
[contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
34Que je suis devenu chasseur,
35Que mon arbalète à la main
Trouvère ou troubadour
Le caractère un peu magique et médiéval de cette histoire (enchantement, fée, arbalète) me fait penser aux chansons des troubadours de jadis ; et l'accompagnement musical proche de la sonorité du clavecin renforce à mon sens cette impression.
[contact auteur : Michel Planté] - [compléter cette analyse]
36Je cours les bois et les chemins.
Bois ou voies
Cette chanson figure dans l'ouvrage en 3 volumes, les manuscrits de Brassens de Poulanges et Tillieu.
Brassens a écrit : je cours les voies et les chemins.
Il aurait donc changé ce dernier vers

[contact auteur : André B.] - [compléter cette analyse]
Complément
Intéressant, mais le changement se justifie dans la mesure où, avec son arbalète, il a quand même plus de chance de chasser quelque chose de comestible dans les "bois" que sur les "voies".
[contact auteur : Henri T.]
Le service de publication est momentanément désactivé, sans doute à cause d'une trop longue liste d'analyses en attente de modération.
Merci de votre compréhension.

Georges Brassens