Gastibelza Ce nom pourrait bien être composé de deux mots basques, «gazte» qui signifie «le jeune homme» et «belz» qui signifie «noir». Voilà qui renverrait un lecteur de Hugo à son seul héros noir, l'esclave Pierrot, alias Bug-Jargal, et à l'amour malheureux de ce personnage pour la fille de son maître, fiancée à Léopold d'Auverney. Groupe Hugogroupugo.div.jussieu.fr/ [contact auteur : Annick W.] - [compléter cette analyse]
Cette enfant La strophe précédente chez Hugo (supprimée par Brassens) laisserait à penser que "cette enfant" n'est peut-être pas Sabine mais sa soeur: Un jour d'été que tout était lumière,
Vie et douceur,
Elle s'en vint jouer dans la rivière
Avec sa soeur,
Je vis le pied de sa jeune compagne
Et son genou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou. [contact auteur : Didier Bergeret] - [compléter cette analyse]
César Cléopâtre, reine d'Egypte, fut la maîtresse de Jules César et, à la mort de celui-ci, épousa Antoine, concurrent d'Octave à la succession de César. César ne fut jamais Empereur d'Allemagne pour la simple raison que l'Allemagne n'existait pas encore à son époque (mais il est vrai qu'il soumit un nombre important de tribus germaniques). Il est vrai aussi que l'empereur d'Allemagne, de 1870 à 1918, a porté le nom de César (Kaiser en allemand). L'anachronisme, voulu par Hugo, est typique des chansons populaires de l'époque. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Allemagne Je veux penser qu'il n'y a pas d'anachronisme... pourvu qu'on y ajoute un peu d'imagination : l'empire romain devint deux empires, dont celui de l'Ouest fut revitalisé par Charlemagne ; et cet empire, plus tard, était connu comme le Saint Empire Romain Germanique... [contact auteur : Jose Fernando Blanco] - [compléter cette analyse]
Licou Ou licol (de "lier" et de "col" = cou), c'est la bride qu'on passe au cou du cheval pour le mener. Il faut donc entendre ici qu'elle le menait "par le bout du nez", où elle voulait. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Saldagne Mon atlas ne me dit rien de la Saldagne (ça pourrait être la Sardaigne, et il y a un duc de Saldanha portugais au XIXe), ni d'ailleurs du Mont Falu du premier couplet.
De toute évidence, c'est un poème qui accumule les détails pour "faire espagnol" (Doña Sabine, Tolède, Infant Don Ruy...). On sait aussi que Hugo, en peine de rime, inventait carrément des noms ("Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth"). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Saldagne Peut-être est-ce la Cerdagne (région frontalière située dans les Pyrénées). V.Hugo cite cette région dans la strophe suivante (que Brassens a laissé tomber) :
Avec ce comte elle s'est donc enfuie !
Enfuie, hélas !
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où ...
Mon avis Si Cerdagne est cité dans le couplet suivant, cela signifie que Saldagne désigne une autre endroit. Je ne pense pas que la folie de Gastibelza soit de nature à lui faire fourcher la langue. Son énoncé semble par ailleurs précis. Pas de mots utilisés mal à propos, etc. J'opte pour l'hypothèse du besoin de rimes en "agne". [contact auteur : Vincent Barbier] - [compléter cette analyse]
Saldagne Saldagne et sans doute Saldaña, une population de la province de Palencia (Castille-Léon). Les comtes de Saldaña étaient très puissants aux siècles XI-XV.
Pour ce que j'ai lu, le nom de Saldaña n'à l'air d'avoir aucune liaison à celui de Cerdanya (Cerdagne), mais qui le sait ? [contact auteur : Jose Fernando Blanco] - [compléter cette analyse]
Saldagne « Il faudrait de toute façon approfondir certaines recherches. Par exemple, la référence au comte de Saldagne peut revêtir une coloration autobiographique. Ce comté en effet appartient au duc de l'Infantado. Or, d'après le dictionnaire du XIX° siècle de Pierre Larousse, le plus célèbre des comtes de Saldagne a séjourné à Bayonne en 1808 et a ensuite servi le roi Joseph comme colonel avant de se retourner contre lui. Hugo séjourna à Bayonne en 1811. On sait par ailleurs que son père a servi lui aussi le roi Joseph. De tels échos biographiques ne sont peut-être pas insignifiants. » groupugo.div.jussieu.fr [contact auteur : Jean-Marie D.] - [compléter cette analyse]
Comte de Saldagne Tel est le titre d'une pièce de théâtre de Don Alvaro Cubillo de Aragon né à Grenade au début du XVIIe siècle, pièce de théâtre empruntée aux vieilles ballades (après Lope de Vega), traitant des aventures de Bernard de Carpio.
Quant au poème de V. Hugo, il peut être intéressant de savoir que ce poème avait déjà été mis en musique par Hippolyte Monpou sous le titre "Gastibelza, le Fou de Tolède", et le Grand Dictionnaire Universel (GDU) de 1876 ajoute que ce poème avait été "chanté par Roger dans tous les salons et concerts de Paris. L'oeuvre eut un succès fou qui ne s'est point encore démenti. Si les vers de Victor Hugo ont un peu vieilli, le chant a gardé toute sa fierté, sa hardiesse et sa nouveauté, et fait date dans l'histoire de la romance française." (constatation faite vers 1876 !!!)
Le GDU donne d'ailleurs la partition de cette autre composition, mais il m'est impossible de la reproduire ici. [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Complément Sous le titre d'une de ses chansons composée vers 1845, le chansonnier breton Prosper Proux (1811-1875) a indiqué "sur l'air de Gastibelza".
Cet air était donc assez populaire pour être connu de ceux qui achetaient des chansons sur feuilles volantes sur les marchés. [contact auteur : Jean-françois Burlot]
Complément Ce poème a également été mis en musique par Franz Liszt, avec, en plus du texte français, une traduction allemande de Theobald Rehbaum : Gastibelza, der greise, kühne Jäger. [contact auteur : Jean-françois Burlot]