Costumes noirs Il semble que ces croque-morts améliorés sont en fait les musiciens de jazz qui investissaient Saint-Germain des Prés à la belle saison, habillés d'un smoking noir comme l'étaient certaines pointures américaines qui se produisaient dans les caves de jazz du quartier. [contact auteur : émile R.] - [compléter cette analyse]
Deuil Il s'agit en fait de la jeunesse parisienne de la guerre et de l'immédiat après guerre, ceux qu'on appelait les "existentialistes", ou les "zazous" et qui hantaient les caves de jazz de St Germain des Prés. La mode était au noir, pantalons serrés noirs, pulls à col roulé (une nouveauté à l'époque) noirs, sans parler de la musique noire (on dit Black aujourd'hui, mais on disait nègre dans les années 20), des films noirs et de l'humour noir (voir Boris Vian, qui était l'un d'entre eux). Voir aussi les photos d'époque de Juliette Gréco, avant qu'elle se fasse refaire le nez, entre autres. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Vingt Francs Il me semble bien que vingt francs (anciens) ait été le tarif d'une chanson dans les premiers juke-box de ma jeunesse, c'est à dire au début des années 50. Il y a pourtant une chanson de l'époque qui dit : Mets deux thunes dans l'bastringue
Histoire d'ouvrir le bal
Et t'auras du bonheur pour tes dix balles.
D'où il ressort clairement que la thune valait cinq francs de l'époque puisque deux thunes valaient dix balles. L'inflation était galopante dans ces années-là, et il n'est pas étonnant que le refrain soit rapidement passé à vingt francs... [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Les be-bop cassés De toute évidence, "be-bop" désigne ici les musiciens dont on écoute les disques. C'est un emploi dont je laisse à GB la responsabilité, le be-bop désignant habituellement la musique elle-même, le jazz "moderne" né dans les années quarante autour de Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Miles Davis...
Maintenant, pourquoi ces (musiciens de) be-bop seraient-ils "cassés"? Il ne s'agit pas de consommation de produits illicites (ils ne s'en privaient pourtant guère) car l'adjectif "cassé" ne s'employait pas dans ce sens à l'époque. Je penche pour une évocation critique du jazz be-bop, où le rythme autant que la mélodie pouvaient au début donner l'impression - cela a été dit à l'époque - d'une musique cubiste, désarticulée, bref, cassée. En effet, autant le jazz "Nouvelle-Orléans" de Sydnet Bechet, Claude Luter & C° était une musique de fanfare joyeuse et conviviale qui finit par plaire à tout le monde, autant le "bop" est resté une musique de recherche, une musique pour musiciens ou intellectuels, souvent déroutante ou austère. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]